Le peintre baroque Bartolomé Esteban Murillo (1617-1685) connut un grand succès international tout au long du 19ème siècle. La Belgique ne fut pas en reste, pays dans lequel on collectionna ses oeuvres et des copies tout autant qu’ailleurs en Europe [1]. Certains peintres manifestèrent également l’influence de son oeuvre.

De Louis Gallait (1810-1887), l’un des plus remarquables des romantiques belges, la critique contemporaine avait déjà reconnu l’influence de Murillo dans ses représentations d’enfants et de mendiants [2].  Lors de son étape de formation à Paris, Gallait avait réalisé une étude qui copie l’Enfant mendiant de Murillo au Louvre, l’une des œuvres le plus copiées au musée pendant le 19e siècle [3].  

Deux oeuvres peu connues de Gallait prenaient Murillo et son atelier comme sujet d’un tableau d’histoire. Elles sont toutes les deux en localisation inconnue mais on les connait par des mentions contemporaines. Le premier tableau représentait Murillo prenant une femme mendiant et son enfant comme modèles pour l’une de ses madones, très célébrées à l’époque. Cette peinture est mentionné dans un compte-rendu d’une exposition de peinture belge tenue à Leipzig publié dans De Vlaemsche Rederyker en 1855. Le tableau avait permit à Gallait de remporter la médaille d’or:

De kroon van deze tentoonstelling schynt eene schildery van Gallait te zyn, Murillo voortelende, die eene bedelares met haer kind het motief en de modeellen vindt voor eene van zyne schoonste madonas. [4]

Très probablement, il s’agit du même tableau qui fut exposé à Hambourg en 1863, tableau mentionné dans un autre compte-rendu paru dans la presse belge [5]. Il s’agit d’une peinture de Gallait représentant Murillo et une famille de mendiants. Cette exposition présentaient des oeuvres contemporaines appartenant à des collections privées d’Hambourg et d’Altona.

L’autre tableau de Gallait figurant Murillo dans son atelier a été présenté dans le Salon qui s’est tenu au Glaspalast à Munich en 1869:.

Gallait in Brüssel. Murillo seine Stoffe suchend. Eigenthum des Herrn Sillem in Stuttgart. [6]

Le tableau représentait Murillo rassemblant des tissus et il était la propriété d’un tel Herrn Sillem à Stuttgart.

Eduardo Lamas

NOTES :

• [1] Eduardo Lamas-Delgado, “La fortuna de Murillo en Bélgica y Holanda”, in Murillo ante su IV centenario : perspectivas historiográficas y culturales, ed. B. Navarrete, Sevilla, 2019, pp. 433-448.
• [2] S. Le Bailly de Tilleghem, Louis Gallait (1810-1887) : la gloire d’un romantique, Bruxelles, 1987, pp. 252, 326 ; Lamas-Delgado, 2019, p. 446.
• [3] Le Bailly, p. 97 (comme note 2) ; Lamas-Delgado, 2019, pp. 446-447. Le Bailly mentionne comme source la biographie de Gallait par Solvay, où, en réalité, le tableau n’est pas mentionné : Lucien Solvay, “Notice de Louis Gallait”, Annuaire de l’Académie Royale de Belgique, 1915-1919, pp. 1-25.
• [4] “Mengelingen”, De Vlaemsche Rederyker Tydschrift, 1855, p. 144; Lamas-Delgado, 2019, p. 447.
• [5] Adolphe Siret, “Revue continentale : Hambourg”, Journal des beaux-arts et de la littérature, 1863, pp. 93-95, ici 94 ; Lamas-Delgado, 2019, p. 447.
• Katalog zur I. internationalen Kunstausstellung im Königlichen Glaspalaste zu München, Eröffnung am 20. Juli, Schluss am 31. Oktober 1869, München, 1869, n° 1082 ; Lamas-Delgado, 2019, p. 447.

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